NOËL AUX BOUGIES
Sous prétexte qu’elle a été parasitée par le consumérisme, Noël a souvent été une fête dépréciée. Or la Nativité demeure une fête centrale dans le calendrier chrétien, puisqu’elle célèbre le plus improbable des retournements : celui d’un Dieu qui quitte son firmament pour mettre les pieds sur terre. La nouvelle dans l’Évangile de Luc est saluée par le chant d’un choeur céleste. Pas étonnant que pour lui faire écho de nombreux compositeurs aient été inspirés par les récits de l’Incarnation.
Pour valoriser cette Bonne Nouvelle, l’esprit sainf poursuit sa volonté de faire dialoguer la foi chrétienne et la culture en proposant un itinéraire musical et spirituel de quatre jours pour célébrer ce Rien d’En-haut qui se fait Très-Bas.
En cette année du Jubilé de la Réforme, Une Cantate de Noël d’Honegger s’imposait au programme. Elle sera « entonnée » au début des deux concerts et comme musique principale de la célébration du 24 décembre dans une nouvelle transcription de Benjamin Righetti pour orgue et cordes. Le cheminement que cette oeuvre propose,
de l’ombre angoissée à la lumière renouvelée, illustre, avec l’entrée du choeur d’enfants et les mélodies de Noël, aussi bien la naissance du Sauveur que le renouveau voulu par Luther il y a 500 ans. En regard de cette cantate suisse d’un Parisien d’adoption, deux oeuvres françaises catholiques : le 22 décembre, l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns ; le 23 décembre, la Messe de Minuit de Charpentier qui inclut, comme Honegger, des mélodies traditionnelles de Noël.
Les Petits Chanteurs de Lausanne, dirigés par Yves Bugnon et Réjane Vollichard, l’Ensemble vocal Arpège, ainsi que les Choeurs HEP, dirigés par Julien Laloux, et quatre solistes participent à l’événement. Accompagnés d’un orchestre à cordes, d’une harpe et de Benjamin Righetti à l’orgue, ces interprètes convergent tour à tour vers la lumière de Noël.
Les concerts et le culte se vivront dans une nef illuminée par les centaines de bougies installées par Kalalumen. Une mise en scène qui donnera à l’église Saint-François un cadre intime, joyeux et recueilli. Un écrin lumineux pleinement ajusté à une musique radieuse.
Julien Laloux et Jean-François Ramelet

